Pour celles et ceux que ça intéressent, les incendies en Californie cette semaine m'ont rappelé les remarques d'Elisabeth Anker dans son excellent livre, Ugly Freedom, sur l'accaparement de l'eau et les justifications de cet accaparement par les résidents (richissimes) de Rancho Santa Fe.
On lira un long passage traduit ici :
https://outsiderland.com/danahilliot/nous-sommes-tous-des-rancho-santa-fe-les-ugly-freedoms-delisabeth-anker/
Et un extrait ci-dessous :
"Les habitants de Rancho Santa Fe peuvent sembler excessivement égoïstes, motivés uniquement par l’irresponsabilité et la cupidité, mais l’enjeu est bien plus important que la psychologie personnelle. L’accent mis sur la psychologie occulte la vision du monde plus large et partagée qui influence leurs actions. Une histoire de liberté populaire et largement appréciée sous-tend toutes leurs revendications et leur confère une lisibilité politique. Pour les habitants de Rancho Santa Fe, l’utilisation de l’eau est une forme de liberté qui implique le choix individuel de consommer des ressources naturelles que l’on paie. La liberté consiste à extraire des biens précieux du patrimoine commun sans se soucier des autres ; c’est la capacité de payer, et non le bien collectif, qui détermine la liberté d’action. Dans cette version de la liberté, les frontières territoriales délimitent la pratique de la liberté : les frontières souveraines, à la fois du soi et de la propriété – des espaces privés et autodéterminés sur lesquels on a autorité – fixent la limite de la liberté. La liberté est enfermée dans un moi individuel et une propriété personnelle, barricadée contre les autres dans une affirmation de séparation. La responsabilité s’étend aux quatre acres de la propriété privée, mais pas au-delà, qui semble séparable des lacs bas et des collines desséchées immédiatement adjacents."