dana hilliot<p>J’ai entendu cette discussion sur France Info dans la tuture cet après-midi, concernant l’augmentation des contrats d’assurance habitation suite à la récurrence d’évènements climatiques extrêmes.</p><p><a href="https://www.francetvinfo.fr/meteo/inondations/tous-les-assureurs-vont-pratiquer-des-augmentations-pour-repercuter-l-impact-des-couts-lies-aux-intemperies-previent-le-comparateur-assurland_6857342.html" rel="nofollow noopener noreferrer" translate="no" target="_blank"><span class="invisible">https://www.</span><span class="ellipsis">francetvinfo.fr/meteo/inondati</span><span class="invisible">ons/tous-les-assureurs-vont-pratiquer-des-augmentations-pour-repercuter-l-impact-des-couts-lies-aux-intemperies-previent-le-comparateur-assurland_6857342.html</span></a></p><p>On a déjà depuis quelques années glosé sur cet effet extrêmement probable de la catastrophe climatique, qui risque de faire tout bonnement s’écrouler les régimes d’assurance – car il deviendra tout simplement impossible de maintenir le système de solidarité nationale sur lequel demeure fondé l’assurance en France – la contribution au fonds d’indemnisation des catastrophes naturelles augmentera dans des proportions énormes. S’assurer deviendra trop onéreux, excluant de fait une partie croissante de la population – c’est déjà le cas dans les pays où l’assurance n’est pas solidaire, mais individualisée. La faillite inévitable de grandes sociétés d’assurance, dont le chiffre d’affaires est absolument colossal et au cœur du système financier capitaliste, aura des conséquences qu’il est difficile d’imaginer. J’ai toujours pensé qu’une implosion réellement catastrophique (et non pas seulement une “crise”) du capitalisme viendrait d’abord de la faillite du système d’assurance dont on ne mesure pas l’importance – notamment pour le système de la propriété privée, un des piliers du capitalisme.</p><p>Bref. Tout cela est connu.</p><p>Ce qui est plus intéressant, et que cet article m’inspire, c’est qu’on ne devrait pas tarder non plus à voir apparaître des failles sévères dans l’adhésion (souvent non consciente, mais « de facto ») des assurés au principe de solidarité. Car après tout, diront certains, est-il juste que nous financions des assurés qui persistent à habiter dans des zones inondables par exemple, et qui touchés régulièrement par des désastres ? Alors même que nos propres habitations, situées dans des endroits épargnés par les catastrophes, ne coûtent rien aux assurances. Nous payons (diront-ils) pour des gens qui ont fait le choix d’habiter là où ils habitent, et qui nous contraignent à payer pour leur obstination (en omettant le fait que beaucoup sont piégés, car ils ne peuvent pas revendre leur habitation « inhabitable »).<br>Je me demande quand ces « réflexions inconfortables » concernant la solidarité avec les sinistrés à répétition viendront sur le devant de la scène.. ça ne devrait pas tarder à mon avis.</p><p>Autre exemple, l’entretien des réseaux routiers :</p><p>J’ai lu qu’en Norvège certaines routes situées dans des zones reculées, doivent être entretenues aux frais des (rares) résidents qui les empruntent – la solidarité nationale ne fonctionne plus ici. Sous-entendu : « vous persistez à habiter au fin fond de nulle part, grand bien vous fasse, mais c’est à vous de prendre en charge l’entretien de ces routes que nul autre que vous n’emprunte. »</p><p>Ce qui me fait penser à des discussions que j’ai eues naguère avec un élu d’une commune “reculée” du Cantal, disposant d’un réseau routier malgré tout assez dense qui permet de relier entre elles de nombreux “hameaux” ou des “écarts”, souvent des fermes isolées, et quelques résidences secondaires. Si vous étudiez une carte du réseau routier Cantalien, et la comparez avec une autre zone très peu densément peuplée, par exemple l’Aubrac au nord de l’Aveyron, vous constaterez que le premier est infiniment plus dense et important que le second : l’histoire de ces territoires explique en grande partie cette différence (le Cantal fut autrefois bien plus peuplé qu’il ne l’est aujourd’hui, alors que l’Aubrac s’est toujours organisé autour de quelques gros bourgs reliés par quelques routes).</p><p>Un des élus me disait (« mais ne le répète pas ! ») que ce réseau routier ruinait littéralement la commune – d’autant plus qu’on est ici en moyenne montagne, qu’en plus du passage des tracteurs et des camions de collecte de lait par exemple, le bitume est soumis à des épisodes de gel et de neige en hiver, qui le mettent à rude épreuve : j’ai roulé quotidiennement pendant 17 ans sur ces routes et je peux vous dire qu’on n’y dépasse que rarement les 50 à l’heure par crainte des trous et des bosses… or le coût de l’entretien est faramineux. Et, rapporté au nombre d’habitants qui les utilisent (de rares résidents, les éleveurs, les chasseurs, quelques touristes), encore plus faramineux. L’élu soupirait : « ces habitants râlent parce que la route est en mauvais état, qu’on les oublie, qu’on ne déneige pas assez souvent en hiver, mais si les autres habitants, ceux du bourg, savaient ce qu’ils coûtent à la communauté ! ».</p><p>(D’ailleurs, quand on parle de distribution de l’argent public, on devrait rapporter ces montants au nombre d’habitants qui en bénéficient réellement : tout le monde dans le Cantal a une histoire relative à ce notable de Paris qui a vu la petite route qui permet l’accès à sa jolie propriété isolée au fin fond de nulle part refaite à neuf, alors que le bourg principal est dans un état pitoyable 😩)</p><p>Etc..<br>À vous les studios !!</p><p><a href="https://climatejustice.social/tags/Routes" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>Routes</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/assurance" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>assurance</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/solidarite" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>solidarite</span></a></p>